samedi, avril 15, 2006

Article paru en Juillet 2005 à ALGER

Le coup d’envoi du 1er Festival de théâtre itinérant en Méditerranée a été donné mercredi soir au Casif Sidi Fredj par la représentation de Britannicus de Jean Racine, une mise en scène de Jacques Darcy. Le metteur en scène, qui en 1963, une année à peine après l'indépendance de l'Algérie, âgé de vingt ans alors, avait donné au théâtre une représentation, Andromaque, toujours de Racine, au théâtre antique de Tipaza. «Plus de 6 000 personnes ont assisté à ce spectacle», a tenu à mettant en exergue Darcy, qui n’a pas manqué d’évoquer les éventuelles possibilités de renforcer les liens et les échanges culturels dans le bassin méditerranéen.La représentation donnée sur une scène peu accoutumée au théâtre et réservée exclusivement aux concerts a été de loin l’espace idéal pour drainer les amateurs du 4e art, même si le Festival de théâtre itinérant se veut avant tout un festival de théâtre en plein air. La pièce se déroule dans l’Antiquité à Rome. Dans une chambre du palais de l’empereur Néron (Jean Paul Bordes), fils d’Agrippine. Envieux et jaloux de son demi-frère Britannicus (Anthony Royer), l’homme est amoureux de Junie, la bien-aimée de Britannicus. Dans une ambiance de rivalité, qui caractérise les rapports des deux hommes et dans un espace renfermé, la pièce expose les rapports de force et de concurrence qui vont naître entre deux hommes se disputant l’amour de la même femme. Celui de Junie. Des rapports déterminés par la suprématie de Néron, le maître de Rome, qui use de son pouvoir pour écarter son rival de son chemin. Son effronterie le poussera jusqu’à envoyer Britannicus en prison, afin de garder Junie pour lui. Propulsé dans une autre ère, le public a eu à redécouvrir l’être humain guidé depuis la nuit des temps par ses intérêts et son égoïsme. Des rapports conflictuels où l’homme et le seul gagnant et en même temps le seul gagnant. Britannicus met également en exergue l’obsession du règne et le sentiment de menace continuelle qui l’accompagne, car Néron ne jalouse pas seulement son demi-frère, mais a aussi peur pour son trône. Le premier Festival de théâtre itinérant en Méditerranée, qui a commencé à Alger, fera escale dans plusieurs villes de la Méditerranée, dont Oran, Casablanca, Baâlabek, Nice, Carthage…

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